Articles de laurentaycaguer
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I.V.G
- Par Ayaguer Laurent
- Le 15/05/2022
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N’y a-t-il donc pas une Simone qui veille
Quelque part dans les plaines des États-Unis
Pour que la conscience collective s’éveille
Pour que les femmes soient maîtresses de leur vie?
N’y a-t-il donc pas une Simone là-bas
Dans ce melting-pot aux obsessions puritaines
Pour laisser aux femmes d’élémentaires droits
Pour accorder le choix quand l’erreur est humaine?
N’est-il point de dégoût au pays du vieux Sam
Que de vouloir condamner des âmes souillées
Par d’archaïques lois que des extrêmes acclament?
N'est-il point de honte que de vouloir blâmer
Des vies accidentées sans aucun état d’âme
Dans ce grand pays qui prône la liberté ?
Inédit mai 2022...
Illustration : Coco, dessinatrice
Bon week-end à tous
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Elle donnait du temps
- Par Ayaguer Laurent
- Le 10/04/2022
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ELLE DONNAIT DU TEMPS
Elle donnait du temps à des enfants
Des sans le sou,
Juste des pauvres gens
Accrochés à son cou,
Elle donnait son temps à des mendiants
Soi-disant fous
Soi-disant différents
Qui demandaient beaucoup,
Moi j’étais là, je l’observais
En vieux garçon émerveillé
Osant à peine lui parler,
L’aborder…
Elle affichait le ciel au fond des yeux
Dans un sourire
Effacé par des bleus
Et des profonds soupirs,
Les rayons du soleil dans ses cheveux
Venaient mourir
Devant les malheureux
Qu’elle aidait à tenir,
Moi j’étais là, à ne rien faire
En vieux grognon célibataire
En soupirant imaginaire,
Solitaire…
Elle donnait du temps et de l’amour
Aux oubliés,
Sans attendre un retour
Sans arrière-pensée,
Elle offrait tout son cœur et du secours
Aux va-nu-pieds,
Du soir au petit jour
De la rue au foyer,
Moi j’étais là, je l’observais
En fonctionnaire de la paix
En ronde dans la nuit bleutée,
Épaté…
Elle donnait du temps et de sa vie
À des parias,
Toujours anéantie
Devant tant de dégâts,
Elle donnait son temps et puis sa vie
Pour des repas
À des plus démunis
Sans travail et sans toit,
Moi j’étais là, à l’admirer
Incapable de l’aborder
Trop timide et trop complexé,
Sidéré…
Mais, une nuit elle n’est pas venue
Le cœur trop lourd,
Elle avait disparu
Laissant un vide autour.
Mais, un soir elle n’est pas revenue
Personne autour
Ne l’a jamais revue
Donner tout son amour,
Moi je suis là, depuis je pleure
Si j’avais pu ouvrir mon cœur
Si j’avais surmonté mes peurs
À cette heure,
À cette heure…
"Elle donnait du temps" extrait de LES QUATRE SAISONS
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Il a ouvert les mains
- Par Ayaguer Laurent
- Le 18/01/2021
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IL A OUVERT LES MAINS
Il a ouvert les mains
Les paumes vers le ciel
Pour inviter sa belle
À quelques doux câlins,
Elle a baissé les yeux
Son visage a rougi
Et d’un pas indécis
S’est approchée un peu…
Il a ouvert les bras
Un sourire à ses lèvres
De sa plus douce voix
A susurré la trêve,
Elle a fermé les yeux
Lui a offert sa joue
Elle a prêté son cou
Aux rites amoureux…
Il a fermé les bras
Pour enlacer sa belle
S’enivrer de son miel
Et de ses râles bas,
Il a serré le poing
Lui a soufflé je t’aime
Et le visage blême
Il a levé la main !
"Il a ouvert les mains" extrait de "PO-M-ROCK"
Interprété et mis en Musique par les élèves de l'atelier "Slam et Musique" du Lycée de Navarre à Saint-Jean-Pied-de-Port
Vidéo sur : https://www.youtube.com/watch?v=ZeV7hTe4Dng
Immense merci à eux !
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Pas de voeux
- Par Ayaguer Laurent
- Le 31/12/2020
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PAS DE VŒUX !
Pas de vœux cette année
Des aveux avérés
D’insouciance enterrée
De jouissances gâchées,
Pas de vœux en ce soir
Désaveu aux mâchoires :
Ils seraient illusoires
Les désirs dérisoires,
Pas de vœux déplacés
De chaleureux souhaits
Nos espoirs agrippés
Aux espoirs des grippés,
Pas de vœux en cette heure
Pas le feu, pas le cœur
Pas de souhaits, pas de leurre
Juste des jours meilleurs...
Laurent Ayçaguer, décembre 2020 -
Déconfits
- Par Ayaguer Laurent
- Le 04/05/2020
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Appel au secours
Des âmes esseulées
Pour le grand retour
Des déconfinés,
Au diable les frasques
Le bon temps n'est plus
Derrière les masques
La grande inconnue...
Appel aux distances
Aux gestes barrières
C'est la nouvel' danse
Du pas en arrière,
Adieu le sourire
Qui pouvait charmer
Il faudra séduire
Sans trop (s)’exposer…
Plus de baisers, plus d'accolades
Juste les yeux en embuscade,
Pas de corps à corps, ni d'étreinte
Ce sera l'amor sous contrainte !
Appel à l'envie Des célibataires
Quand les lieux de vie
Seront délétères,
Bye bye les fiestas
Le règne du mètre
Sera le diktat
Il faut bien l'admettre !
Appel déconfit
Des cœurs en pâture
Ça sent le roussi
La déconfiture,
Déprimante vie
Si la peur est là
Alors que l'envie
Chatouille l'émoi...
Plus de baisers, plus d'accolades
Juste les yeux en embuscade,
Pas de corps à corps, ni d'étreinte
Ce sera l'amor sous contrainte !
"Petite inspiration" du dimanche 3 mai...
Prenez-soin de vous !
Texte publié depuis dans "LES QUATRE SAISONS"
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La coiffeuse
- Par Ayaguer Laurent
- Le 07/03/2020
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Elle écoute des histoires
Comme on écoute la mer
En noyant son regard
Sur les dunes côtières,
Elle écoute des histoires
Des ragots, des chimères
Qu’elle emporte le soir
À des années lumière.
Elle met des couleurs
Aux cheveux les plus noirs
Sur des potins mineurs
Sur des mots sans histoire,
Elle met des couleurs
Aux idées les plus noires
Comme un peu de chaleur
Au fond d’un isoloir.
Refrain :
La coiffeuse soupire
Entre soins et brillance
Quand la journée s’étire
Au son des confidences…
Elle connaît les gens
Et le temps qu’il fera
Au travers des clients
Qui passent entre ses doigts,
Elle connaît le temps
Qu’il faut passer parfois
À écouter du vent
Des mots de second choix.
Elle rêve d’un ciel
D’un endroit silencieux
Loin des tubes de gel
Et des shampoings aux œufs,
Elle rêve d’un ciel
Loin de tous les aveux
Des femmes infidèles
Des hommes prétentieux.
Refrain :
La coiffeuse soupire
Entre soins et brillance
Quand la journée s’étire
Au son des confidences…
Elle écoute des histoires
Comme on écoute la mer
Juste…
Pour un peu de pourboire
Dans une boîte en fer.
Texte extrait de "LA VIE EXTRAORDINAIRE DES GENS ORDINAIRE"
En attendant qu'une mélodie vienne s'y frotter... à bon entendeur musicien... salut ! ;-)
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Le désert avance
- Par Ayaguer Laurent
- Le 13/01/2020
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Le désert avance, avance
Et nous autres,
Nous comptons les grains de sable
Pitoyables
Nous brûlons par les deux bouts
Nos atouts.
La mer monte, monte, monte
Et nous autres,
Nous épongeons les records
Sans accord
Nous cautionnons sans ambages
Le naufrage.
Sous le soleil exactement
Et sous les eaux prochainement
Nous continuons dans l'indécence
À scier la branche et la chance,
Sous le soleil exactement
Et sous les eaux prochainement
Nous cultivons dans l'abondance
Les prés carrés de l'inconscience.
La facture grimpe, grimpe
Et nous autres,
Nous flambons allègrement
Arrogants
Nous tournoyons dans le vide
Trop avides.
La planète brûle, brûle
Et nous autres,
Nous cachons sous le tapis
Le déni
Nous attisons le brasier
Insensés.
Sous le soleil exactement
Et sous les eaux prochainement
Nous continuons dans l'indécence
À scier la branche et la chance,
Sous le soleil exactement
Et sous les eaux prochainement
Nous cultivons dans l'abondance
Les prés carrés de l'inconscience.
Le désert avance, avance
Et nous autres,
Nous maquillons par les mots
Tous nos maux
Nous occultons l'essentiel
Démentiel !
Extrait de "53 Pavés dans la mare"
Alors que l'Australie brule...
http://laurentaycaguer.e-monsite.com/boutique/formats-papier/53-paves-dans-la-mare.html
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Ces quelques notes
- Par Ayaguer Laurent
- Le 11/05/2019
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Je jetais ma cigaretteM'asseyais sur le pavé,Quand la fille à sa fenêtreS'installait à son clavier.Je scrutais la rue déserteEt la belle pianotaitElle jouait quelques notesQu'aujourd'hui je vous rapporte...... à peu près.On s'enfonçait dans le soirLa nuit peu à peu tombaitLes sons dansaient dans le noirEt mon âme s'enivrait.Elle ne devait pas savoirQue j'étais à ses côtésÀ savourer quelques notesQu'aujourd'hui je vous rapporte...... à peu près.J’accompagnais de mes doigtsLes refrains qu'elle chantaitEt la douceur de sa voixTout doucement me berçait.Avec le recul je croisQue mon cœur s'enhardissaitSous le charme de ces notesQu'aujourd'hui je vous rapporte...... à peu près.Mais son père à la même heureChaque soir l'interrompait"Ma fille il est bientôt l'heureDemain il faut se lever".Et dans un soupir majeurLa belle arrêtait de jouerEt cessait ces quelques notesQu'aujourd'hui je vous rapporte...... à peu près.J'allumais ma cigaretteLe cœur encore sonnéRegardais à la fenêtreLe store qui descendait.Je quittais la rue déserteLe lendemain revenaisPour écouter ces trois notesQu'aujourd'hui je vous rapporte...... à peu près."CES QUELQUES NOTES" publié dans 53 PAVES DANS LA MARE (et mis en musique sur le CD qui accompagne le livre -
Printemps des poètes
- Par Ayaguer Laurent
- Le 23/03/2019
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Enfin le printemps… des poètesPoint d’attribut point d’épithètePoint de technique ou de manièrePlace aux enfants d’Apollinaire…Des fonds de caves aux basses-coursRetrouvons l’âme troubadourAbusons de l’alexandrinLe cœur léger, le cœur badin,Enfin le printemps… des poètesLes muses vont être à la fêteLes aubades seront légionDans une armée de séduction,Tous les aphones le déflorentDes bourgeons de mots vont écloreEt nos bouches s’évertuerÀ ne parler qu’avec des pieds,
Enfin le printemps… des poètesSonnez sonnets sonnez trompettesLa poésie reprend ses droitsSur le verlan sur le kesta…Point de honte en ce mois de marsLes rimes recouvrent leur placeEt nos âmes vont s’abreuver -
Triple Négatif (Mon sein)
- Par Ayaguer Laurent
- Le 18/12/2018
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Triple négatif
Mon sein, jusqu'à ce matin, tu allais bien
Mais la biopsie du médecin
N'avait pas le même refrain…
Finalement, tu es malin !
Un cancer ? Mais pour quoi faire ?
Pas le temps pour toutes ces affaires
Mon sein, tu es malade
C'est une autre promenade…
Échographie, mammographie, scintigraphie
Chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie
Tous ces maudits mots en i
Me donnent le tournis !
Après avoir reçu un tel choc
Pas envie d'aller traîner au bloc,
Pour rendre les piqûres supportables
On m’équipe d'une chambre implantable
Tel un robot, je vais aux chimios
Mes ongles et mes cheveux endurent trop,
On t'attaque à coup de grands repos
Juste ce qu'il faut vu le bobo…
Le sport à la Cami
Est devenu mon meilleur ami
Ces souffles qui sonnent à l'unisson
Sont un pas vers la guérison.
Mon sein, tu as pris toute la place
Dans ma jeune vie, dans mon espace
Tu es devenu seul épicentre
Du séisme qui secoue mon ventre,
Mon sein, je te soigne
Les examens en témoignent
Les tumeurs peu à peu s'envolent
Tous nos cœurs en raffolent !
Il est de nouveau l’heure du bloc opératoire
Alors, mon sein, je te dis au revoir
Je vais devoir apprendre à être à l’aise
Avec cette nouvelle prothèse…
Mon sein, autrefois grâce et beauté
L’emblème de ma féminité
Tu imploses au plus près de mon cœur
Comme un pavé au milieu des fleurs
Le reflet ne sera plus le même
Face au miroir, je demeure blême
Les lignes d’ombre ont évolué
Il va falloir m’y habituer,
Ultime pas, cette dose de rayons
Pour tous les jours, quel drôle de compagnon
De celui qui vous prend par la main
La main mise sur votre destin…
Et puis tous ces tatouages
Comme un rappel pour chaque âge
De tout ce que j'ai vécu
Tel un soldat qui a combattu.
Alors que le monde qui m’entoure
Inexorablement fait son tour
Sous les yeux de ceux qui me sont chers
Je lutte au plus profond de ma chair
Après tous ces mois de combat
À enchaîner tous ces katas
Ma force, mon Amour, c'est toi
Merci de m'avoir consolée tant de fois.
Mon petit bout, mon bébé
Tout plein de courage tu m'as donné
Je serai toujours là
Pour guider tes petits pas.
Avec ce corps désormais plus sain
Il est temps de continuer notre chemin
À surfer chaque jour sur la vie
Comme une âme heureuse qui rit,
Il est des batailles nécessaires
Que l'on ne peut gagner en solitaire
À ma famille, amis, thérapeutes et médecins
Je dédie ce poème à quatre mains.
Marion Cousinet et Laurent Ayçaguer
Octobre 2018 -
La drôle d'équipe
- Par Ayaguer Laurent
- Le 11/11/2018
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Jean, filiforme jeune homme blond
Petit-fils d’un maître forgeron
Originaire d’Ille-et-Vilaine
Passionné par la petite reine
Affectueux, gentil et courtois…
Attiré par les métiers du bois…
Décédé, évidé de son sang
Le mardi de ses vingt-deux printemps !Jean-Paul, clarinettiste amateur
Pour autant réputé bagarreur
Elevé sur les rives de l’Yonne
Fiancé à la belle Simone
Brave, vaillant, insensible au mal
Insouciant, mais quoi de plus normal…
À vingt ans tragiquement tombé
Sous les balles au fond d’une tranchée !Pierre-Augustin, le joyeux luron
Le farceur le pousseur de juron
Elevé au pays de la houille
Le sourire accroché à la bouille
Malin, sous des airs de boute-en-train
Qui rêvait d’un spectacle sans fin…
Baisser de rideau pour ses vingt ans
Sous la salve de tirs allemands !Bernard, frêle et timide poète
Plus peureux que les autres arpètes
Attiré par les mots et les rimes
Qu’il versait pour couvrir sa déprime
Chétif, ankylosé de mal-être
Qui rédigeait chaque soir des lettres…
Mutilé dans un cri déchirant
L’année de ses vingt-et-un printemps !Jean-Pierre, le géant, le grand frère
Que les autres appelaient « homm’ de terre »
Paysan doté d’énormes doigts
Caporal au hasard des combats
Débrouillard et n’ayant peur de rien
Si ce n’est de perdre ses copains…
Ironie du sort, mort dans un champ
Juste avant d’avoir eu vingt-cinq ans !Enfin Louis, le minot de Gironde
Rêvant de conquérir le grand monde
Puissant Général, droit dans ses bottes
Arborant médaille et tête haute
Chevalier de l'ordre du mérite
Vous devinez sans doute la suite…
Parti d’une traîtresse embolie
À soixante ans au fond de son lit !LA DROLE D'EQUIPE texte hommage aux poilus extrait de LES BOUCHES DES GOÛTS
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Toussaint
- Par Ayaguer Laurent
- Le 31/10/2018
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J’ai pleuré sur un vieux tombeauMaculé de vers de RaimbaudEnchanté par autant de rimesQue la douleur rendait sublime,J’ai posé ma main sur la pierreDe cet auguste monumentJe connais aujourd’hui sur terrePlus de gens morts que de vivants.J’ai prié au soleil couchantLa mémoire de mes parentsDans les allées des cimetièresLa vie devient plus éphémère,Entre épitaphes et caveauxDernière demeure des miensJ’ai libéré tous les sanglotsQue je contiens au quotidien.Refrain :À la Toussaint, tout est hommage,Notre âme pose ses nuagesEntre souvenirs et présages,À la Toussaint, tout est hommage,On relit les plus belles pagesQui ont nourri notre voyage.J’ai traîné ma mélancolieÀ repasser ainsi ma vieMoi, le survivant inutileMoi, le naufragé en exil,J’ai cité des mots de PrévertSur la stèle d’amis éteintsAujourd’hui vieux loup solitaireSans eux, je me sens orphelin.Refrain :À la Toussaint, tout est hommage,Notre âme pose ses nuagesEntre souvenirs et présages,À la Toussaint, tout est hommage,On relit les plus belles pagesQui ont nourri notre voyage. -
Journée mondiale du refus de la misère
- Par Ayaguer Laurent
- Le 17/10/2018
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TOUTE UNE VIE DANS UNE POCHE
Toute une vie dans une poche
Pour mes soixante balais
Toute une vie et des sacoches
Sous mes gros yeux fatigués,
Seul quatre rats pour compagnons
L’eau de pluie pour me raser
Pas même un morceau de savon
Pour un peu de dignité,
Toute une vie au fond d’un sac
Une maison sur le dos
Plus minuscule qu’un ressac
Plus pesante qu’un fardeau,
Toute une vie et rien au bout
Si ce n’est quelques images
De mauvais choix de mauvais goût
Et d’un putain de mariage,
Toute une vie dans une poche
À léguer à un enfant
Empli de honte et de reproches
Pour un père, un « père-dant »,
Toute une vie à s’enfoncer
Dans un gouffre de misère
Et le divorce en apogée
D’une histoire bien sévère,
Toute vie de soixante ans
Dont il ne restera rien
Sauf la besace d’un errant
Aux relents de mauvais vin,
Toute une vie de soixante ans
Qu’on ramassera un soir
Comme on balaye un excrément
Sur le rebord d’un trottoir….
texte extrait de "Po-M-Rock" http://laurentaycaguer.e-monsite.com/boutique/formats-papier/po-m-rock.html
17 octobre : Journée mondiale du refus de la misère
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Une seconde
- Par Ayaguer Laurent
- Le 16/09/2018
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UNE SECONDE...
Une seconde… ce n’est rien pour toi !
Mais une seconde
C’est la durée de ce baiser
Qui s’inscrit dans l’éternité
Ce baiser d’amants retrouvés
Que tu m’as enfin accordé
Au bout… d’une heure,Une heure… ce n’est rien pour toi !
Mais une heure
C’est nous deux sur un banc serrés
À l’abri d’un tulipier
Et toi au banc des accusés
Au ban des aveux insensés
En cette fin… de journée,Une journée… ce n’est rien pour toi !
Mais cette journée
C’est une fleur dans les galets
Un soleil au bout de l’ondée
L’avènement inespéré
Des quelques mots que j’attendais
Depuis… un mois,Un mois… ce n’est rien pour toi !
Mais un mois
C’est tout le temps que j’ai passé
Impatiente et déboussolée
Entre doutes et contrariétés
Depuis que tu m’as appelée
Pour la nouvelle… année,Une année… ce n’est rien pour toi !
Mais une année
C’est des souffrances et des nausées
À essayer de t’oublier
À ne plus vouloir exister
À panser la plus grosse plaie
De… ma vie,Ma vie… ce n’est rien pour toi !
Mais ma vie
C’est une vie à toi donnée
C’est une vie à toi léguée
C’est une vie à tes côtés
Ou bien c’est une vie ratée.Extrait de "PO-M-ROCK"...
http://laurentaycaguer.e-monsite.com/boutique/formats-papier/po-m-rock.html -
La prof
- Par Ayaguer Laurent
- Le 30/08/2018
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LA PROF
Elle est là sur la scène
Qui se donne en spectacle
Mi sorcière mi reine
Au sein de la débâcle,
Elle est là sur la scène
À se livrer entière
Au verdict de l’arène
À la horde écolière…
Elle est là sur la scène
Qui griffonne au tableau
Pour des élèves en peine
Sans leur tourner le dos,
Elle est là sur la scène
Jouant d’indifférence
Pour les regards obscènes
Et les viles avances…
Refrain :
Qui s’enquiert de savoir
Son village dans l’Eure
Ses besoins de douceur
Tous ses vases sans fleur ?
Qui s’émeut de savoir
Les passions qui l’animent
Son studio qui l’opprime
Ses soirées de déprime ?
Elle est là sur la scène
Qui colporte sa science
Du haut de sa vingtaine
De son inexpérience,
Elle est là sur la scène
Des maths et du dessin
De l’amour à la haine
Il n’y a pas très loin…
Elle est là sur la scène
Qui s’ébroue sans ferveur
Sur les bords de la Seine
Habitée par la peur,
Elle est là sur la scène
Ballottée d’illusions
Mi sorcière mi reine
Rêvant de mutation…
Refrain :
Qui s’enquiert de savoir
Son village dans l’Eure
Ses besoins de douceur
Tous ses vases sans fleur ?
Qui s’émeut de savoir
Les passions qui l’animent
Son studio qui l’opprime
Ses soirées de déprime ?
Refrain :
Qui s’enquiert de savoir
Ses pizzas sur le lit
Ses week-ends de copies
Ses nuitées d’insomnies ?
Qui s’émeut de savoir
Ses nausées de courage
Ses idées de carnage
Et ses larmes de rage ?
BON COURAGE DEMAIN…
Laurent Ayçaguer
Auteur à temps gagné
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L'écrivain
- Par Ayaguer Laurent
- Le 08/08/2018
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L'ECRIVAIN
Il est minuit ce vingt juillet
Encore une journée ratée
Beaucoup d’idées qui se bousculent
Mais mon roman lui qui recule,
Papiers froissés sur le plancher
Mégots au fond du cendrier
Un mauvais cliché se dessine
Je me jette dans la piscine,Refrain :
Toi tu te morfonds dans le lit
Demain tu me feras la gueule
Toi tu t’endors dans ce grand lit
Tu dors encore toute seule.Pas de lumière à la fenêtre
Je noie mon corps et tout mon être
Quelques brasses pour oublier
Des lignes stéréotypées,
Une douce brise balaye
Les mots jetés à la corbeille
Cette mélodie qui me soule
C'est notre histoire qui s'écoule,Refrain :
Toi tu te morfonds dans le lit
Demain tu me feras la gueule
Toi tu t’endors dans ce grand lit
Tu dors encore toute seule.Je vais errer toute la nuit
Comme à chaque fois que j'écris
Me coucherai au petit jour
Sans même te faire l'amour,
Je gâche beaucoup de nous deux
Je sais les larmes à tes yeux
Faut-il que tu m'aimes vraiment
Je ne sais pas vivre autrement,Refrain :
Et tu te morfonds dans le lit
Demain tu me feras la gueule
Et tu t’endors dans ce grand lit
Tu dors encore toute seule. -
LA VILLE EST CHANT
- Par Ayaguer Laurent
- Le 19/05/2018
- 0 commentaire
LA VILLE EST CHANT…
La ville est Jazz
À la mairie
Belle bourgeoise
Pavée d’or et de rubis,La ville est Pop
Est populaire
Dans les échoppes
De sa cheville ouvrière,La ville est Blues
Parée de leurres
Soumise épouse
De voraces promoteurs,La ville est Rock
Rocs de béton
Montés en bloc
En mirador de prison,La ville est Rap
Dans les étages
Elle dérape
Conjugue maux et clivages,La ville est champs
Champs de détresse
Quand dans l’orchestre
Chacun creuse son propre sillon,La ville est chant
Chant d’allégresse
Quand dans l’orchestre
Tous y jouent la même partition !Illustration Maryvonne Leclerc...
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RENDEZ VOUS A LA FNAC BORDEAUX
- Par Ayaguer Laurent
- Le 20/04/2018
- 0 commentaire
Bonjour à tous !
J’ai l’immense plaisir de vous informer que je serai à la
FNAC de Bordeaux Ste Catherine
adresse : 50 rue Ste Catherine, 33000 Bordeaux
les
Vendredi 27 et samedi 28 avril de 14h30 à 18h30
Pour une séquence dédicace dans le cadre du salon des Auteurs Aquitains.
https://www.fnac.com/Les-auteurs-d-Aquitaine-font-salon-a-la-Fnac/cp39127/w-4
J’espère avoir le plaisir de vous y retrouver…
J’aurai mon « œuvre » avec moi, mon plus beau stylo et mon plus beau sourire !
Dans l’attente, je vous souhaite une excellente journée.
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Ah ! Si...
- Par Ayaguer Laurent
- Le 02/04/2018
- 2 commentaires
Ah ! Si...
Ah ! Si cette rombière de Madame de Lucrèce n'avait pas fait un esclandre ce jour d’août 1960 ! Pour un pot de chambre ébréché. Un vulgaire pot de chambre.
Ah ! Si la jeune Marie, femme de ménage de son état, ne s'était pas « prise le bec » avec cette vieille peau comme elle l'appelait, excédée par ce nouveau caprice d'enfant gâtée ! Heureusement, la patronne de l'hôtel, Madame Rivière, s'était voulue conciliante. Juste en personnel disponible, elle avait acquiescé que la cliente abusait un peu. Elle avait même admis, du bout des lèvres, que celle-ci avait un caractère difficile. Mais une cliente était une cliente ! Qui payait bien de surcroît. Fidèle et généreuse sous ses traits antipathiques. L'hôtel ne pouvait pas se permettre de la perdre, il en allait de sa réputation. Aussi Madame Rivière, la patronne, avait-elle décidé de satisfaire son hôte. Le pot de faïence était fêlé : on allait le changer sur le champ.
Ah ! Si la jeune Pauline, jolie petite brune énergique au service de Madame Rivière depuis deux saisons maintenant, n’était pas passée dans le hall de l’hôtel juste à ce moment précis ! Juste sous le nez de sa patronne ! Ce n’est sûrement pas elle qui se serait acquittée de la tâche, qui aurait été missionnée pour acheter le pot de rechange….
Ah ! Si Monsieur Loubère, le droguiste du coin n'avait pas fermé sa boutique ce jour-là ! Exceptionnellement. Pour cause d'enterrement de sa sœur, Janine, la cadette. Décédée d'une longue maladie. Déjà à l'époque. Ce qui obligea la jeune et jolie Pauline à arpenter les rues de Lourdes afin de trouver un autre commerçant approprié. Car il n’était pas question de faillir à la tâche. Et de contrarier Madame de Lucrèce. Cela dit, rien ne faisait peur à cette espiègle souletine, née dans une ferme au milieu d'une vallée perdue. Elle avait l'habitude de marcher des kilomètres et des kilomètres pour aller au bal du samedi soir ou encore à la messe du dimanche matin.
Ah ! Si un violent orage n'avait pas éclaté, cet après-midi-là, dans le ciel de Bigorre ! Pauline, alors sur le chemin du retour, son sésame sous le bras, n’aurait pas été contrainte de s’abriter quelques minutes sous une marquise en plein milieu de la rue de Langelle.
...
Ah ! Si François n'avait pas été de mariage ce dernier week-end là ! De son frère aîné, Pierre. Celui qui travaillait à la forge à Bagnères. S’il n’avait pas été le témoin attitré de cette noce dont on parla de longues années pour son ambiance extraordinaire, il n'aurait pas dû échanger son jour de repos avec Jean-Pierre.
Jean-Pierre, son collègue valet de chambre. Qui effectuait lui aussi la saison et avec qui il s'entendait si bien. Jean-Pierre, le Basque comme tout le monde l’appelait. Jeune, dynamique, un peu « truffeur ». Beaucoup même. Mais toujours tiré à quatre épingles et toujours prêt à rendre service.
Ah ! Si la tête de delco n'avait pas immobilisé la vieille Aronde du Basque pour une huitaine chez le garagiste ! Justement débordé cette semaine avec la horde de fidèles débarqués des quatre coins de France pour la procession du quinze août. Et qui avaient tous des problèmes qui mécaniques, qui pneumatiques, qui liturgiques. Il n’aurait pas été là, Jean-Pierre, à se promener tout seul un jour de semaine dans les rues de la ville. Un mardi. À quoi bon être de repos un mardi ? Tout le monde travaille, personne n'est disponible. C'est un jour de perdu. Quitte à faire la pige loin de chez soi, autant travailler pour gagner plus !
Ah ! Si Jean-Pierre, pour tuer le temps qui virait au gris, n’avait pas eu la bonne idée, quelques minutes auparavant et sous l’emprise de l’ennui, de se payer une séance de cinéma ! Le dernier film avec Brigitte Bardot. Il ne serait jamais passé, lui non plus, cet après-midi là, rue de Langelle.
Ah ! Si l'orage ne l’avait pas surpris, lui aussi, et ne l’avait pas obligé à se protéger sous le premier abri venu !
Et si sous ce premier abri venu, la marquise d’une belle bâtisse lourdaise, ne s’était pas déjà trouvée par hasard, la jeune et jolie Pauline !
Oui, si ces deux là ne s’étaient pas rencontrés fortuitement, au bon caprice du destin et de la météo un jour d’août mille neuf cent soixante, et bien…
et bien…
et bien…
et bien vous ne seriez pas là, VOUS, en ce moment, en train de lire ces quelques lignes.
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MESDAMES
- Par Ayaguer Laurent
- Le 08/03/2018
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Mesdames,
J'ai trois mots à vous dire
Plus beaux qu'une émeraude
Plus mélodieux qu'une ode
À glisser sans attendre
Avant qu'ils ne soient cendre...
J'ai trois mots à vous dire
Qui parlent d'euphorie
D’une grâce infinie
De mon âme servile
Quand vous battez vos cils...
J'ai trois mots à vous dire
Mais la beauté inonde
Les bris de ma faconde
Et mes sons balbutient
Pour vous mes égéries...
J'ai trois mots à vous dire
Si durs à prononcer
Qu'ils s'échouent à vos pieds
Dans de longs baratins
Où je perds mon latin...
J'ai trois mots à vous dire
Mais mon cœur est trop vif
Malhabile émotif
Que toujours je m'épanche
Dans de trop larges tranches...
J'ai trois mots à vous dire
À nul autre pareil
Au creux de votre oreille
Qui se muent en malaise
Se perdent en fadaises...
J'ai trois mots à vous dire
Qui me mettent en émoiPapillonnent en moi...
Aussi je les écris
Avant qu'ils ne s'enfuient :
Je vous aime.
Laurent Ayçaguer
Auteur à temps gagné
le 8 mars 2018, pour la « Journée Internationale des droits des Femmes »http://laurentaycaguer.e-monsite.com/