De La Plume De Mes Elles

Extraits de "DE LA PLUME DE MES ELLES" (publié en 2015), neuvième tome de mes aventures littéraires...                                    

Les femmes, qu’elles soient sangsues-elles ou obsession-elles, il suffit d’un battement d’elles pour que mes insomnies deviennent propices à la création. Alors, la mine réjouie au bout du crayon, à l’envie, je caresse leurs plumes et tente de saluer de quelques révérences leur infinie beauté.

Voici ici quelques elles déployées, croisées lors de ces rêveries nocturnes et couchées à l’ombre d’un prunier sur quelques bouts de papier…                                          

 

INTRODUCTION

De nos jours, un poète pour quoi faire ?

Pour poèter plus haut que son derrière,

Pour abreuver de vers la terre entière ?

Non !

Pour dépeindre l’état de la planète,

Pour nourrir les âmes et les disettes ?

Non !

Pour penser les plaies des plus démunis

Pour régler ses contes avec l’ennemi ?

Non !

Pour contempler le ciel et les cigognes

Pour critiquer en verbe et sans vergogne ?

Non !

Pour courir la muse au coin des comptoirs

Pour jeter dans l’amer son encre noire ?

Non !

Pour nous guider sur le bon parchemin

Pour sauver la veuve et l’alexandrin ?

Non !

Non, le poète n’a d’autre mission

La mine réjouie au bout du crayon

Que de chausser l’habit de ménestrel

De caresser les plumes de ses elles

Et de rédiger une révérence

Pour celle qui mérite prévenance :

La femme.

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ADELINE

 C’était une nuit clair-obscur
J’étais adossé contre un mur
Le cœur engoncé dans la peine
La tête ébranlée de migraines,
J’avais, de dépit, abusé
De whiskies glace frelatés
Et Tom Waits égrenait son blues
Et Tom Waits égrenait son blues…

Le vent caressait les visages
Entre fous rires et commérages
Les demoiselles étaient légères
Grisées aux effluves de bière,
Je recrachais par les narines
L’herbe douce et la nicotine
Et Tom Waits égrenait son blues
Et Tom Waits égrenait son blues…

 Deux minots en mal d’aventures
Fumaient un clop’ près des voitures
Faisaient du monde un précipice
Et de la nuit un armistice,
Moi je me berçais de nausées
Imbibé de mille regrets
Et Tom Waits égrenait son blues
Et Tom Waits égrenait son blues…

 C’était une soirée d’été
Dans un village désœuvré
Un samedi pareil aux autres
Quand les démons se font apôtres,
Où traînait un type bizarre
Qui s’en venait de nulle part
Et Tom Waits qui pleurait son blues
Et Tom Waits qui pleurait son blues…

 Il avait garé son engin
À l’écart des tacots du coin
Paradé trois heures au comptoir
Sorti des biftons du costard,
Quand moi je noyais ma détresse
D’avoir perdu une déesse
Quand Tom Waits égrenait mon blues
Quand Tom Waits égrenait mon blues…

 C’était le soir où Adeline
La cadette de mes frangines
Emerveillée par ce qui luit
Comme tous les mômes d’ici
Avait suivi cet inconnu
On ne l’a plus jamais revue…
On ne l’a plus jamais revue…

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EMILIE

Emilie sur le green

La peau blanche

Indolence, jouvence, ballerine,

Moi avec ma Breitling

Sur la manche

Arrogance, révérence, qui m’incline…

Quand la belle inconnue

Au détour

Me sourit.

 

Emilie sur le green

Se déhanche

Se balance, et s’avance coquine,

Moi un œil sur son string

Sur ses hanches

Complaisance, indulgence, qui m’indigne…

Car sa balle est perdue

Au secours

Loin du tee.

 

Emilie sur le green

Qui s’épanche

Malchance, souffrance, dos en ruine,

Moi sans autre planning

Ce dimanche

Insouciance, en vacances qui badine…

Car la belle ingénue

Sans détour

M’éblouit.

 

Emilie sur le green

Qui se penche

Connivence, abondance de poitrine,

Moi fort d’un bon feeling

L’œil qui flanche

Attirance, espérances mesquines…

À la belle insinue

Un détour

Interdit.

 

Tous les deux sur le green

Ce dimanche

En vacances, impudence cabotine,

Tous les deux sur le green

Une tranche

De jouissance, en silence, en sourdine…

 

Si la balle

Est perdue

On s’en fout

Aujourd’hui…

Car la belle

Eperdue

À mon cou

S’enhardit !

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MYLENE

 

J’ai remonté à pied la rue Victor Hugo

Paré de mon cahier, de mon plus beau stylo,

J’étais fort décidé, candide créateur

Motivé à l’idée de camper un auteur…

 

Plus loin j’ai bifurqué chemin Apollinaire

Franchi sans m’attarder un pont imaginaire

J’ai dépensé deux sous dans quelques artifices

Pour parer aux tabous dans de joyeux délices…

 

Métaphores aux poches de mon paletot

J’ai coupé par le porche boulevard Rimbaud

Traversé celui-ci sur des rimes cloutées

Longé les galeries les yeux emplis de pieds…

 

J’ai contourné la cité Alfred de Musset

Suivi un raccourci couvert de cent sonnets

Mais j’ai fait volte-face, gommé mon brouillon

J’étais dans une impasse sans inspiration…

 

Las, j’ai fui sans retard cette ville morose

Pris le chemin Ronsard et cueilli quelques roses,

La mine renfrognée de mon stylo devait

Dans les champs s’enivrer d’une mine d’idées…

 

J’ai ramassé des fleurs du mal parc Baudelaire

Pour parfumer mon cœur, pour colorer mes vers

Pris des sens inédits, contresens et diérèses

Mais n’ai écrit que dix ridicules fadaises…

 

Alors le tourment fol, le moral en sourdine

J’ai suspendu mon vol près du lac Lamartine

J’ai imploré le ciel de riches oraisons

Cherché providentielle muse à l’horizon…

 

Et soudain dans mon dos ta douce voix Mylène

Sous un flot de bons mots a rompu ma déveine

Je suis venu vers toi, je t’ai pris par la main

Pour accoucher béat d’un bel alexandrin !

 

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Commentaires

  • YVES UNTEL PASTEL

    1 YVES UNTEL PASTEL Le 22/06/2016

    Vers à pieds ou vers à vin
    Il est quelques vrais poètes
    Qui servent de bon vers
    A quelques bons interprètes
    De ces poètes, être ou ne pas être
    Admirablement, vous en êtes.
    laurentaycaguer

    laurentaycaguer Le 02/07/2016

    Oh ! Je découvre votre message avec un peu de retard désolé... mais mille merci pour ces quelques bons vers...

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